part of your world + ariel

Pourquoi avez-vous choisi d'étudier à l'université de Chicago ? Je ne dirai pas par facilité, car ce n'est pas mon genre de faire un choix juste parce que c'est plus facile, même, si maintenant ça m'arrange bien que le campus ne soit qu'à dix minutes à pieds de mon appartement. La raison de mon choix d'étudier ici et que toute petite, quand je passais devant le campus, je me disais qu'un jour, j'étudierai ici, j'étais quasiment tombée amoureuse de ces jardins, des bâtiments, de l'ambiance qui y régnait, bref, c'était là que je voulais vivre.

Quelles sont vos sources de financement universitaire ? Mes études sont financées par mon cher papa, il me devait bien ça après ces 18 années de mensonges, bref, c'est très appréciable, car ma bourse et quelques petits boulots occasionnels me servent donc à subvenir à mes besoins et à ceux de ma petite fille de cinq ans.

Que pensez-vous du système de confrérie ? J'aime bien ce système, je trouve ça sympathique, ma mère faisait partie d'une sororité et elle est toujours amie avec ses "sœurs". Je trouve ça intéressant de pouvoir faire partie d'une communauté, même si j'ai un peu de mal avec le fait qu'il fasse qu'on tienne dans un moule, qu'on soit comme-ci ou comme ça pour en faire partie.

D'ailleurs, faites-vous partie d'une confrérie ? Si oui, depuis combien de temps ? Bien que ça fasse plusieurs années que je suis ici, cette année, j'ai décidé de faire partie d'une confrérie, la meilleure selon moi, les KAPPA ALPHA PSI, car dans cette confrérie il n'y a pas de moule, nous sommes tous différents, nous sommes spéciaux, pas comme les autres, et je suis comme ça, je suis différente, bien trop franche, trop têtue, avec des tendances rebelles et en même temps, j'aspire à devenir médecin et je suis maman d'une princesse de 5 ans. Je crois qu'il n'y en a pas deux comme moi dans le coin, je ne dis pas ça pour être prétentieuse, ce n'est pas mon truc, sauf quand c'est de l'humour bien sûr. Je n'ai pas demandé à y entrer avant à cause de ma grossesse et que je devais élever ma fille, mais maintenant, je me sens enfin prête à m'amuser. J'ai un peu plus de temps pour me concentrer sur mon bizutage et mes frères et soeurs. D'ailleurs, j'ai déjà subi un bizutage, étant maman, on a trouvé judicieux que je me trimballe dans le campus en ne portant qu'une couche et un bavoir ; Humiliant, oui assez, mais après tout, c'est le jeu, on ne vit qu'une fois.

novembre 1995
Le soleil se couchait et la petite Ariel, âgée de cinq ans à peine, attendait devant sa fenêtre. Elle attendait la venue de quelqu'un de spécial : son papa. La petite fille était très fatiguée, mais il lui avait promis de revenir ce soir-là et il était hors de question qu'elle s'endorme avant. Puis alors que ses yeux se fermaient doucement des phares la réveillèrent. Ariel sursauta et retrouva toute sa vitalité de petite fille. « C'est lui ! C'est papa ! » Elle déballa les marches des escaliers et fini presque sur les fesses tant elle allait vite pour sauter dans les bras de son père. « Tu n'es toujours pas couchée toi ? » Ariel souriait et secouait la tête, ça faisait deux semaines qu'elle ne l'avait pas vu, c'était beaucoup trop long. « Je t'attendais, tu m'as trop trop trop manqué »

avril 2001
Ariel en avait assez, son père était de nouveau en voyage d'affaires, sa mère était à l'hôpital où elle exercée son métier d'urgentiste et la jeune fille de dix ans était seule et s'ennuyait comme un rare mort. Ses amis étaient tous occupés avec leurs familles respectives. Ariel se sentait donc incroyablement seule. La jeune fille prit sa veste et sortit alors pour marcher un peu dans la rue, les gens la regardait bizarrement, car en général, une fille si jeune qui se balade seule dans Chicago ce n'est pas normal. Elle marcha ainsi pendant environ une heure et s'arrêta finalement devant un campus universitaire, c'était grand, beau majestueux et il y avait un tas d'étudiants, c'était là qu'elle voulait vivre plus tard.

janvier 2005
Ariel se douchait dans les vestiaires en rigolant avec ses amies, se félicitant d'avoir bien joué aujourd'hui et surtout d'avoir gagné le match. Le volley-ball, c'était un sport qui plaisait énormément à la jeune fille, elle en avait testé pleins, un peu une hyperactive du sport, basket, lacrosse, handball, hockey, gymnastique, danse... Elle avait presque tout fait. Alors qu'elle lavait ses cheveux quelqu'un arriva derrière elle et se mit à la chatouiller. « Ah nan arrête ! » Elle pouffa de rire et se retourna souriant à sa meilleure amie et petite amie, Emma, une jolie blonde à l'esprit taquin. « Grouille-toi, on finit la douche et après shopping !  »  A ce mot Ariel se dépêcha de rincer ses cheveux puis de se sécher et s'habiller, pas de maquillage, pas de superflu et se contenta d'attacher ses cheveux en  une sorte de chignon et sortit en courant pour rejoindre le centre-ville avec Emma. « J'ai vu des vêtements trop classes dans une boutique, c'est super cher, mais ça ne coûte rien d'essayer ! » Ariel souriait doucement, elle n'avait aucun problème d'argent elle, mais sa meilleure amie, malheureusement, était orpheline et vivait dans une famille d'accueil avec cinq autres orphelins et des tuteurs sympas mais pas très riches. Les deux jeunes filles de 14 ans entrèrent dans la boutique, c'est vrai que c'était cher, mais c'était vraiment de beaux vêtements. « Prend pleins de trucs, on va essayer »
Une fois dans la cabine les deux jeunes filles rigolaient tout en essayant des robes, pantalons, vestes... Certaines tenues n'allaient pas du tout car ça faisait trop sérieux, trop adulte pour des jeunes adolescentes, mais une robe coupa le souffle à Ariel quand elle la vit portée par Emma. « Elle te va trop bien, t'es super belle, il te la faut pour la fête de fin d'année » « T'es folle, elle coûte beaucoup trop cher » Ariel se mit à sourire avant de l'embrasser.  « Ne t'inquiète pas, je m'en occupe, sort de la boutique en faisant semblant de téléphoner » Emma se rhabilla et sortit avec son téléphone. Ariel attendit quelques minutes avant de fourrer la robe dans son sac de sport puis alla tranquillement ranger les autres vêtements gardant juste une veste pour elle. Elle la paya à la caisse souhaitant une bonne journée à la vendeuse puis sortit en souriant fière d'elle. « Tu seras splendide à la fête »

octobre 2008
Le temps était maussade, Ariel venait de commencer sa première année de médecine undergraduate et elle révisait tranquillement ses cours quand son téléphone se mit à sonner. « Oui Emma ? » « Hey docteur, il faut que je te présente ma nouvelle copine t'avais oublié ?  » Ariel soupira doucement, elles n'étaient plus en couple depuis un an, mais elles étaient restées très amies, mais le fait de rencontrer une remplaçante alors qu'elle était en plein boulot ne l'enchantait pas vraiment. « Mais je bosse là » « elle est super cool tu, vas l'adorer aller viens, on se fait un ciné et on mange au KFC après» Ariel souffla et regarda ses notes. « Ok, j'arrive, mais tu me revaudras ça »
Devant le cinéma Ariel fit la rencontre de la jeune femme qui accompagnait Emma, gentille, plutôt jolie, elle avait l'air sympa, c'est sûr, mais il y avait un truc qui ne passait pas vraiment sans savoir pourquoi, Ariel n'aurait jamais pu sortir avec elle. « Désolée, les filles, mais après le ciné mon père vient me chercher, on a un repas de famille quelque part, il vient de me prévenir » « Oh, c'est dommage »
Le film terminé, les trois jeunes filles sortirent tout en discutant de la fin inattendue de ce thriller, elles attendaient tranquillement quand une voiture qu'Ariel connaissait bien s'arrêta.   « Papa ?  » « Quoi ? » L'amie d'Emma se dirigeait vers la voiture en fronçant les sourcils. « Attends, c'est quoi ce bordel ?! » Ariel se mit à courir pour la devancer et ouvrit la portière découvrant bel et bien son père avec une mine déconfite « Ariel qu'est-ce que... ? » « Papa, tu la connais ?  » « Papa ? Elle t'appelle papa ? Tu as une autre fille ? C'est ta fille ? Elle ?!! Je te croyais en voyage d'affaires je ne sais où et toi, tu vas à un dîner de famille avec ton autre fille que tu as très bien caché! » Ariel était furieuse, toute sa vie n'était qu'un mensonge, la nouvelle petite amie de son ex était finalement sa demi-sœur et son père vivait une double vie depuis tout ce temps.

juillet 2010
Ariel se mordillait la lèvre en tenant l'échographie dans ses mains, une petite fille en bonne santé, c'était tellement rassurant, car ça faisait plusieurs semaines qu'elle paniquait, mais là, elle était un peu plus détendue, mais elle devait l'annoncer à sa mère. La jeune femme rangea le document dans son sac et sortit une petite boîte avant de frapper à la porte et de rentrer avant même qu'on lui autorise. « Maman, j'ai un cadeau pour toi ! » Ariel souriait de pouvoir passer du temps avec sa mère qui l'avait invitée pour le goûter, c'était important, car depuis le jour où Ariel avait découvert la double-vie de son père tout avait changé et il avait fallu à la jeune fille qu'elle prenne soin de sa mère qui était rentré en dépression. « Qu'est-ce qu'il y a princesse ? » Ariel donna la boîte à sa mère avec un grand sourire et quand celle-ci l'ouvrit pour découvrir des petits chaussons de bébé, elle s'assit sous la surprise. « C'est pas vrai. Tu... Tu es enceinte ? Mais ce n'est pas possible... Ariel, tu es lesbienne. Tu le fais pour un couple d'amis gays ou pour de l'argent ? » Ariel fronça les sourcils et fronçant le nez. « Maman, non, je ne suis pas lesbienne... J'ai eu des petites amies, oui, je couche avec des filles... Mais aussi avec des gars, je suis bi maman, je pensais que tu le savais » Il eu un silence un petit moment et Ariel déposa l'échographie sur la table en souriant. « C'est une petite fille et elle est en bonne santé. Je vais continuer mes études tout en l'élevant avec l'aide du papa... Qui je te précise tout de suite n'est pas mon petit copain, mais un ami » Ariel se mordilla la lèvre, ça pouvait être dur à digérer, mais elle était plutôt fière de sa décision.

janvier 2016
« Hannah ? Tu es prête ? Vite il faut aller à l'école » Ariel fermait le cartable La Reine des Neiges de la petite fille et l'aida à mettre son manteau, bonnet et écharpe avant de sortir de l'appartement, Elles étaient, tous les deux, prêtes pour aller à l'école, l'une apprendra à compter et à dessiner des lignes brisés et l'autre aura des cours d'anatomie, psychologie, etc. Mais elles étaient, sans aucun doute, toutes les deux, très heureuses de leur vie.