Firefighter √ Scénario de Sharyna

Il n'y a pas de courage si il n'y a pas de peur

Protecteur - fidèle - généreux - loyal - attentionné - méfiant - rancunier - têtu - maladroit - jaloux

01. Le sport à toujours été pour moi un moyen d'oublier mes problèmes, aujourd'hui, rare sont les jours où je ne prend pas le temps pour aller courir 02. L'une de mes plus grandes peurs est de perdre l'une de mes hommes en service, je serais capable de mettre ma vie en danger sans même réfléchir pour les aider en cas de problème 03. Intégrer le New-York Fire Department est mon rêve depuis que je suis pompier, un rêve que j'ai laissé passer, pour ne pas être éloigné de Sharyna 04. Il m'est souvent arrivé de regretter d'avoir grandis sans ma mère, d'avoir envie de la voir, pouvoir lui parler comme un fils à sa mère, mais je n'ai jamais réussi à lui pardonner son absence après avoir quitté mon père, d'apprendre qu'elle était décédé m'a fait ni chaud, ni froid 05. Je n'ai jamais rêvé d'une grande famille, jamais je n'ai souhaité avoir des frères et sœurs, encore moins lorsque mon père a décidé de se marier avec une femme qui n'était intéressée que par son argent, mais depuis que Zoey-Lynn est dans ma vie, ma petite sœur à prit une place importante  06. Comme beaucoup de monde, j'ai un IPhone, sauf que je ne suis pas trop à jour dans les nouvelle technologie, mon portable ne me sert à qu'à téléphoner ou envoyer des messages, un jour peut-être je prendrais le temps de découvrir Facebook, Instagram, Twitter ou encore les nombreuses applications existante 07. Si j'ai suivis des études de droit, c'était dans le but de devenir Juge aux affaires familiales, avec ce que j'avais vécu avec mes parents, c'était un milieu que je connaissais, mais après mes études, j'ai fini par suivre un chemin totalement différent et devenir pompier 08. Je suis capable de mettre ma peur de côté pour rentrer dans un bâtiment en feu, en revanche depuis l'université, je n'ai jamais réussi à mettre ma peur de côté pour avouer mes sentiments à Sharyna

Cette journée avait été comme toutes les autres, pour moi de manière tout à fait normale, j’étais loin de faire partit de ses enfants à la vie de famille magnifique, non pour ma part je fais partie de ce genre de personnes qui n'ont pas eu la chance de naître avec des parents capables de former une véritable famille et de l'amour dès sa naissance, je suis le fruit d'une relation destructrice. Aussi loin que remonte mes souvenirs sur mes sept premières années de ma vie, j’ai toujours connu mes parents ainsi, jamais je ne les ai vus heureux d’être ensemble, jamais je n’ai eu l’occasion de les voir tous les deux sans qu’ils ne s’engueulent, les choses terminent toujours de la même façon, les deux dans le salon ou encore la cuisine, pendant que je montais à l’étage dans ma chambre, porte fermé à mettre un fond de musique pour me permettre de masquer leurs voix, cette nouvelle engueulade. « Aydhan chérie, tu peux venir ? » Je ne rêvais pas ? Ma mère venait bien de me demander de les rejoindre au salon ? Ce n’était pas une blague ? Cette journée qui semblait comme toutes les autres, prenait une tournure complètement différente de d’habitude, je descendais les marches d’escalier d’un pas hésitant, cherchant le piège à cette demande, est-ce que j’avais fait quelque chose de mal ? En arrivant dans le salon, je me retrouvais immobile, je me retrouvais en face d’eux, mon regard trouvait place sur mon père, il était debout dans le fond de la pièce, les bras croisaient contre sa poitrine, c’était même assez étonnant qu’il soit à la maison vue l’heure qu’il était, généralement il était à un de ses rendez-vous politique dont il faisait partie, un milieu que je ne comprenais pas, en même temps à sept ans, on s’en foutait royalement non ? Le silence glacial de la pièce, me faisait détourner les yeux vers ma mère, espérant que l’un des deux allaient reprendre la parole, m’expliquer pourquoi on m’avait demandé de venir les rejoindre. A côté d’elle se trouvait des valises, mais c’était une habitude dans la famille, étant attaché de presse, ma mère était plus souvent en voyage qu’à la maison, elle avait surement passé plus de temps aux quatre coins du pays ou encore du monde que dans sa propre maison. « Il faut que tu saches que ce n’est pas contre toi mon grand. » Voilà un discours qui commençait bien mal, qu’est-ce qui était aussi important pour eux pour qu’elle me dise que ce n’était en rien contre moi. « Ta mère a pris la décision de partir de la maison. » Si elle voulait faire les choses en douceur pour m’annoncer la nouvelle, mon père n’était pas passé par quatre chemins, en un sens, ce que j’étais en train d’apprendre, n’était pas mauvais pour moi, peut-être que j’allais enfin pouvoir connaitre une vie de famille normal, même si c’était avec des parents divorcés. « Vous vous séparez enfin ? » C’était pour moi un soulagement, je n’aurais plus à les entendre s’engueuler dès qu’ils étaient ensemble, j’allais apprendre à connaitre mon père et ma mère séparément, je ne pouvais rien demander de mieux, si cette nouvelle signifiait pour eux l’échec de leur mariage, pour moi c’était une bonne nouvelle, un nouveau départ qui ne pouvait pas mieux tomber. « Notre divorce ne change en rien l’amour que l’on a pour toi Aydhan. » Je le croyais, j'avais envie de la croire, parce que c'était ce que je rêvais, de pouvoir connaitre une complicité avec eux, puis ils étaient mes parents, ils n'avaient aucune raison de me mentir, c'était pourquoi, lorsque ma mère était venue me prendre dans ses bras, ce geste était un geste comme un autre. Bientôt j'allais pouvoir lui rendre visite chez elle, découvrir une nouvelle maison, une nouvelle chambre, passer du temps seulement elle et moi, comme j'allais passer du temps uniquement avec mon père. Il était certain, qu'en ce début de soirée, j'étais un enfant heureux, pour la première fois, je me sentais bien dans ma maison, l'ambiance était calme, aucune engueulade à l'horizon, je ne voyais pas ce qui pouvait venir gâcher ce nouveau départ.


Un nouveau départ qui était devenu pour moi une absence irremplaçable, après le départ de ma mère le soir où elle m'a annoncé leur divorce, je ne l'ai jamais revue, pour quelqu'un qui me disait que cela ne changerait rien pour moi, elle s'était bien trompé. Je lui en avais voulu, je lui en voulais toujours d'ailleurs, comment est-ce qu'elle avait pu me rayer de sa vie aussi facilement ? Comment est-ce qu'elle pouvait continuer de vivre chaque jour sans même prendre le temps de savoir comment j'allais ? Je n'en avais aucune idée, mais il valait mieux pour elle que je ne la revois jamais, je risquerais de ne plus être très tendre envers elle, bien trop rancunier pour pouvoir lui pardonner. Ma vie à New-York ? Terminée, je n'y vis plus depuis mes dix ans, mon père avait changé de ville, travaillant toujours dans le milieu politique, un monde qui n'était pas le mien, je ne comprenais pas quel plaisir dans son travail, mais lui aimait et c'était le principal. Moi ? J'étais devenu un étudiant, dans quelques jours j'allais entrer à l'université de Chicago, si j'avais eu du mal à me faire à la vie ici, désormais j'avais mes repères dans cette ville, j'avais mon entourage, mes amis, même si New-York me manquait et restait dans un coin de ma tête. « Merci. » Dans l’une de mes mains je prenais mon verre de vodka orange, dans l’autre je tenais mes faux papiers qui faisait de moi une personne majeure, voilà comment j’allais passer cette soirée, dans un bar avec mes amis à profiter de notre jeunesse. Nos boissons désormais servies, on était tous en train de nous diriger vers une table de libre, avec le monde qu’il y avait autour de nous ce n’était pas une mince affaire, encore moins avec ma maladresse et je n’y échappais pas ce soir, en voulant éviter une personne à ma droite, je sentais mon bras gauche toucher un verre puis une personne, je me retournais reprenant la parole. « Je suis vraiment désolé, je ne vous ai pas vu. » Non je ne l’avais pas vu, mais maintenant que mon regard était déposé sur elle, je ne regrettais pas de lui être rentré dedans, bien que je me sentais totalement stupide, par chance la boisson que j’avais renversé avait plus terminé son chemin sur moi que sur la jeune femme qui me faisait face, sans même savoir comment j’avais réussi mon compte. « Ce n’est pas grave, je n’ai rien. Par contre, vous oui. » D’un côté je préférais que ce soit moi qui venais de recevoir la boisson de la jeune femme plutôt que l’inverse, je ne suis pas sûr qu’elle aurait pris cela avec le sourire si ça avait été inversé. « Ce n’est rien… Euh je m’appelle Aydhan. » Quitte à passer pour un véritable crétin après lui être rentré dedans, je me retrouvais à lui tendre la main en même temps que je me présentais à elle, je ne pourrais même pas expliquer moi-même pourquoi. Cela dit, je n’avais pas pu cacher un sourire qui se présentait sur mon visage lorsqu’elle venait serrer ma main, souriant également en même temps qu’elle reprenait la parole. « Enchantée Aydhan, moi c’est Sharyna. »


Moi qui voulais devenir juge aux affaires familiales, qui avait fait des études de droits pour y parvenir, j'étais aujourd'hui pompier, bon pour le moment j'étais qu'un simple stagiaire, j'apprenais le métier, mais lorsque j'étais à la caserne ou encore lorsque je me retrouvais dans un bâtiment en flamme pour sauver les personnes à l'intérieur, je savais que c'était ce que je voulais faire de ma vie. Une vie qui était en train d'être complètement chamboulé, mon père que j'avais mis de côté pendant plusieurs années, m'annonçait que la raison de notre éloignement, sa nouvelle femme, l'avait trompé et qu'il demandait le divorce. Depuis qu'elle faisait partie de sa vie, il était la seule personne qui ne s'était pas rendu compte que la seule chose qui avait de l'importance à ses yeux s'étaient l'argent que mon père possédait, mais d'un autre côté, il y avait une part de moi qui était content qu'il est enfin ouvert les yeux. Puis il y avait aussi Zoey-Lynn, une jeune femme qui venait d'entrer dans ma vie en clamant haut et fort qu'elle était ma petite sœur, que ma mère est refait sa vie, je pouvais le concevoir, n'étant plus avec mon père elle avait totalement le droit, sauf que si j'écoutais Zoey, on elle n'était pas ma demi-sœur mais bel et bien ma sœur. « Sha’, je peux te demander un service ? » Je me retrouvais au poste de police, un endroit que je connaissais au final plutôt bien, non pas pour y avoir arrêté souvent, mais parce que ma meilleure amie travaillait ici, Sharyna. Oui, exactement la même femme que j’avais rencontré en lui rentrant dedans lors d’une soirée dans un bar, depuis, tous les deux on était inséparable, l’ironie du sort avait fait que l’on s’était retrouvé à l’université, tous les deux pour des études de droit. « J’aurais besoin d’en savoir plus sur une Zoey-Lynn Evans. » Moi le fils unique, qui n’avait jamais voulu ni frère, ni sœur, j’avais du mal à croire qu’elle était vraiment de ma famille, puis si c’était vrai, il y avait une part de moi qui en voudrait encore plus à ma mère, une mère qui si toute cette histoire se révélait vraie, était décédé, une annonce qui avec ma rancune ne me faisait ni chaud, ni froid, après tout elle était une étrangère pour moi. « Pourquoi tu veux des renseignements sur elle ? » Cette question elle était prévisible, je ne m’attendais pas à ce que l’on puisse l’éviter, puis soyons honnêtes, s’il y avait bien une personne dans ce monde vers qui je me serais tourné pour parler de toute cette histoire c’était bien Sharyna. Je plongeais mes mains dans les poches de la veste du Chicago Fire Departement que je portais sur moi, tournant mon regard sur le côté, ne sachant pas trop par où commencer. « Elle dit être ma sœur, j’ai besoin de savoir si ce qu’elle me dit est vrai ou non. » Cette annonce je l’avais lâché d’un seul coup, après tout, elle me connaissait mieux que personne, s’il y avait bien une personne avec qui je pouvais être honnête, sincère et ne pas avoir besoin de me cacher, c’était bien avec elle.


Quatre ans que ma vie a complètement changés, quatre ans que j'ai appris que Zoey-Lynn était vraiment ma petite sœur, autant de temps que j'avais appris à la connaitre, moi qui étais pourtant retissant au début, tout comme mon père d'ailleurs, j'avais fini par l'adorer, au point de devenir protecteur avec elle, d'être un grand-frère. Mais il n'y a pas que d'un point de vue familiale que les choses ont changé, professionnellement aussi, moi qui étais le petit stagiaire j'avais fait mon petit bonhomme de chemin, devenant officiellement pompier au camion échelle avant d'intégrer l'équipe des secours. « Aydhan, tu peux venir s’il te plait ? » Ce n’était jamais bon signe lorsque le chef de la caserne demandait à ce que l’on aille le rejoindre dans son bureau, mais le point positif c’était qu’il ne m’avait pas appelé par mon nom de famille, ce qu’il avait à me dire n’était pas aussi catastrophique. « Oui bien sûr chef. » Me stoppant dans mon chemin pour rejoindre la partie cuisine de la caserne, je prenais la direction du bureau du chef, entrant dans celui-ci avant de fermer la porte derrière moi. « Je viens d’avoir une conversation avec le chef Thompson du New-York Fire Departement. » S’il voulait me mettre dans le flou le plus complet, il venait de réussir complètement, je ne voyais pas vraiment où il voulait en venir en me parlant de cela. « Le lieutenant de son équipe des secours change de caserne à la fin du mois, il souhaiterait que tu prennes sa place. » Ah oui, voici un détail que je n’avais pas mentionné, j’avais intégré l’équipe des secours, mais depuis quelque temps j’étais devenu lieutenant, j’avais sous mon commandement quatre hommes avec qui je m’entendais bien, comme l’ensemble des pompiers travaillant dans cette caserne. « Vous êtes sérieux ? » Bien sûr que pour moi cette nouvelle était bonne, depuis que j’étais devenu pompier, mon rêve était de pouvoir un jour faire partie du NYFD, retourner dans ma ville natale, tout le monde le savait dans mon entourage, il était difficile pour moi de refuser une telle opportunitée. « J’apprécie la proposition, mais je reste ici chef. » « Aydhan réfléchis bien, ce sera sans doute la première et la dernière fois que l’on te propose de devenir pompier à New-York. » Ma décision était surprenante, j’étais en train de refuser un poste que j’avais rêvé, mais partir de Chicago, signifiait pour moi m’éloigner de ma petite sœur, mais aussi et surtout de Sharyna, oui elle était ma meilleure amie, mais au fond de moi, il y avait toujours eu bien plus entre nous. Je ne savais pas si les sentiments que j’avais pour elle était réciproque, c’était cette inconnue qui faisait que jamais je n’avais pris le risque de lui dire, je ne voulais pas perdre notre amitié, je ne voulais d’ailleurs pas la perdre tout court, donc je préférais rester son meilleur ami que de ne plus l’avoir dans ma vie. « Je suis sûr chef. » Peut-être que j’aurais dû réfléchir plus longtemps, mais ma décision était prise, je ne partirais pas de Chicago, je préférais laisser passer mon rêve et continuer d’espérer qu’un jour je serais avec Sharyna, qui sait, peut-être que je trouverais à un moment donné le courage de lui avouer ce que je ressens pour elle. « Très bien, je vais faire passer ta réponse au chef Thompson, tu peux y aller. » Après un hochement de tête je quittais le bureau dans lequel je me trouvais, traversant les couloirs de la caserne, un jour peut-être je regretterais ce choix, mais aujourd’hui, j’étais sûr, mon avenir était à Chicago et pas à New-York. En arrivant dans le garage, près des camions, mon regard se déposait vers l’extérieur de la caserne, un sourire s’affichait sur mon visage en voyant Zoey-Lynn arriver, on avait rendez-vous une fois ma garde terminait et elle était venue en avance. « Tu es venue plus tôt que prévu ! Viens avec moi, je t’offre à boire avant la fin de ma garde. »

Taylor Kinney - scénario