Barthelomex J. Everdeen - Scénario de Ambrosia S. Collins

Pourquoi avez-vous choisi d'étudier à l'université de Chicago ? Choisi... C'est un grand mot! Disons plutôt que j'y ai été forcé. J'étais bien, moi, à Londres. J'étais plutôt bien intégré. J'étais capitaine de l'équipe de Basket Ball. Et voilà que mes parents et ceux d'Ambrosia s'en mêlent...

Quelles sont vos sources de financement universitaire ? Je n'ai jamais travaillé de ma vie. Mon père est à la tête d'une usine de grande marque de soda. Ma mère est, quant à elle, une grande médecin oncologue. Certains de ses patients viennent de l'autre bout de la planète pour la consulter. Donc, autant vous dire que je n'ai pas de soucis à me faire côté argent. J'ai toujours eu tout ce que je voulais : voiture, appartement, ... Et je ne vous cache pas que j'en ai profité.

Que pensez-vous du système de confrérie ? A Londres, il n'y avait pas réellement de confréries. Oh si, il y avait des clans. Mais ça, c'est comme partout. D'ailleurs, j'étais un de ceux qui allait partout. Je voyageais de clan en clan ne prenant parti ni pour l'un ni pour l'autre. J'ai toujours eu beaucoup de facilités à m'intégrer. Ici, à Chicago, je n'ai pas envie d'entrer dans une confrérie. J'ose imaginer qu'ils ne soient pas sectaires à ce point - là. Je ferai la fête, oui, mais avec tout le monde... Je ne comprends pas cette idée d'appartenir à un groupe de personnes.

D'ailleurs, faites-vous partie d'une confrérie ? Si oui, depuis combien de temps ? Je n'en fais pas partie du tout et ne voudrai pas en faire partie non plus...

« Il est magnifique, Madame ! ». Et voilà, j’étais venu à la vie. Ma mère avait décidé d’accoucher dans un petit hôpital au sud de Londres. La sage – femme m’avait montré rapidement à ma mère avant de me reprendre afin d’effectuer les premiers soins. « Mais, pourquoi dites – vous il ? ». Le visage de ma mère était stupéfait. Et je ne vous parle pas de celui de mon père. J’étais le premier d’une lignée de quatre enfants. Toute la grossesse, la gynécologue leur avait dit que j’étais une petite fille. « C’est un petit garçon, Madame ! ». Il fallait voir le regard de ma mère croiser celui de mon père. Lui qui avait tant voulu avoir une petite fille depuis toujours. Ils avaient, tous les deux, tout acheté en rose. La chambre qui m’attendait à la maison (enfin … une villa) était toute de rose vêtue. Dans la valise de ma génitrice ne se trouvait que des pyjamas roses ou encore une petite robe. Mais le plus gros soucis fut le prénom. Ils n’y avaient jamais réfléchi ne sachant pas se mettre d’accord. J’aurai du m’appeler Elisabeth, comme la reine disaient – ils. Mes parents adoraient la monarchie. Ils furent alors pris de court. En quelques heures à peine, ils tombaient sur Bartholomé. Mais ils trouvaient ce prénom trop classique et optèrent plutôt pour Batholomew. C’est donc comme cela que je fis mon entrée dans le monde.

« Bartho, il y a une soirée ce soir. ». Ca, c’était ma mère. Elle me rappelait l’une de ces soirées mondaines. Je devais sortir mon costume et tâcher d’être là à l’heure. Autant vous dire qu’à 16 ans, mes préoccupations étaient toutes autres. « Oui, Maman ! Je serai prêt dans deux heures. ». C’est alors que mes trois sœurs débarquèrent dans ma chambre. Elles avaient respectivement : 14, 12 et 10 ans. Elles adoraient que je prenais le temps de choisir avec elles leur tenue pour ce genre d’événement. Je me devais alors de faire le tour de leur chambre afin de les aiguiller. Elles choisissaient bien souvent ce que je leur montrais. Elles et moi étions très proches. J’étais leur confident. Ceux qui s’approchaient un peu trop d’elles ou qui leur faisaient du mal avaient à faire à moi. J’étais très protecteur. Et cela ne les dérangeait pas le moins du monde. A croire même qu’elles en redemandaient. Enfin bref. Une fois mon petit tour fait chez chacune d’elles, je me préparais à mon tour. Pas grand chose à faire à part enfiler un costume. Lors de ce type de soirées, je rencontrais les mêmes personnes. Il n’y avait rarement voire jamais de nouveaux visages. Et c’est que je leur reprochais. J’adorais rencontrer de nouvelles personnes. M’intéresser aux gens était l’un de mes passe – temps favori.
Je descendais donc les escaliers et nous embarquions, tous les six, direction le centre de Londres. Nous n’étions pas les derniers mais … pas les premiers non plus ! Ambrosia était là, discutant avec ses parents. Elle était toujours très en beauté. Mais, ce soir – là, mon regard fut attiré par quelqu’un d’autre. Une fille, que je n’avais jamais vue ni d’Eve ni d’Adam, se tenait là, au bar. Je lâchais donc ma famille afin de l’y rejoindre. « Bonsoir ! Je te sers un verre ? ». Je passais de l’autre côté du verre et attrapais un verre, prêt à lui faire un cocktail. « Avec plaisir ! Que me proposes – tu ? ». Et c’est comme cela que la relation avec ma petite amie actuelle commença.

Ce que je vais vous expliquer maintenant s’est passé il y a de cela quelques jours… « Bartho ? ». Que je détestais que l’on m’appelle comme cela… « Oui ? » rétorquais – je. J’étais dans ma chambre, ma mère criait à travers les escaliers. « Nous allons chez les parents d’Ambrosia ce soir. Ils veulent te parler. ». Je regardais alors l’heure. Il était déjà 16 heures. Et disons que j’avais d’autres plans avec Juliet ce soir… « Juliet a le droit de venir ? ». Elle n’aimait pas tellement que j’annule nos rendez – vous amoureux. « Euh, je pense bien. Je vais me renseigner. ». Fin de la conversation. J’étudiais. Les études de droit demandaient beaucoup de travail mais surtout de rigueur. Il était facile d’être rapidement noyé. Après quelques années d’études, j’étais rôdé. La semaine, mes parents m’avaient acheté un appartement dans le centre de Londres. Cela me permettait de dormir plus tard le matin et de sortir, faire la fête le soir. Le week-end, je revenais dans la villa familiale où je pouvais retrouver mes sœurs et mes parents. J’avais une famille géniale. Le week – end, nous avions toujours veillé à passer la plupart de nos repas ensemble. Nous étions soudés. Et ça, on ne peut pas dire le contraire…
J’appelais alors Juliet afin de la prévenir de nos changements de plan. « Coucou ma chérie ! Dis, ce soir, je suis convié chez les parents d’Ambrosia… ». Je l’entendais souffler à travers le téléphone. « Mais … tu peux venir avec moi si tu le veux… ». Dès que nous sortions de la maison familiale, nous devions être nickel, très bien habillés. La réputation de la famille était plutôt bonne. Il suffisait qu’un paparazzi passe par là pour nous prendre en photo et faire la une de tous les journaux… « Par contre, mets une robe. Pas de jeans ! ». Sur cette dernière phrase, j’étais plutôt directif mais je n’en avais pas le choix… Je raccrochais alors pour revenir à mes études.
Nous étions chez les parents d’Ambrosia depuis maintenant quelques heures. La soirée se terminait. Je n’avais encore eu aucune demande de leur part. Mais ils avaient veillé à connaître mon plat préféré, le vin que je buvais habituellement, … Un peu trop beau pour être vrai quoi ! « Bartholomew, nous avons quelque chose à te demander. ». Voilà que le paternel d’Ambrosia commençait. J’allais enfin savoir le pourquoi du comment… Mais bon, il m’appelait Barthelomew. C’était déjà une bonne chose ! Je fis alors un signe de tête pour lui faire comprendre que je l’écoutais. « Pourrais – tu te rendre à Chicago un an ou deux voire trois afin de jeter un œil sur notre fille, prendre soin d’elle ? ». J’en fus bouche bée. Je n’osais tourner ma tête vers Juliet pour voir sa réaction. Elle avait rapidement attrapé ma main afin de me faire part de son mécontentement. « Euh… Comment dire. Je … suis bien ici. Enfin, j’ai une famille, une petite amie, des amis… ». Je ne savais pas dire non, c’est bien connu. Et puis, je connaissais très peu Ambrosia. Mais le regard de mes parents était insistant. « Mais c’est, bien entendu, avec une compensation à la clé. ». J’écarquillais les yeux. Je ne me rendais pas compte de la situation à vrai dire… « Nous t’offrons un emploi dans ma boîte dès ton retour. Un contrat à durée indéterminée. ». Juliet devait se rendre compte de l’offre qui se tenait devant moi. Mes parents avaient toujours ce regard insistant. Ma petite amie me serrait la main de plus en plus fort. « Vous me prenez un peu de cours là. Je peux réfléchir ? ». Ils acceptèrent tout en me faisant comprendre que j’étais leur dernière chance.
C’est comme cela que, quelques jours plus tard, je quittais l’Angleterre pour les Etats – Unis. Enfin, Chicago plus précisément. Je n’avais pris qu’une valise. J’achèterai tout sur place. A moitié aux frais de mes parents et l’autre moitié aux frais des parents d’Ambrosia.