Et si on jouait au plus malin? Entre toi et moi, ça peut durer longtemps ft Jay

Quand une vie pouvait être aussi belle et aussi pourrie ? Non sérieusement, à un moment, vous avez l’impression que tout vous souris et l’instant d’après, c’est de nouveau la chute au enfer. Comme si la vie était une montagne russe, qui ne s’arrêtait jamais. Tu as beau avoir le tournis, et avoir envie que le manège s’arrête pour faire une pause, tu n’y peux rien… C’est le destin. Pour Addison, en l’espace d’une semaine, elle avait remonté la pente, puis l’avait descendu en deux-trois mouvements. Sidney sa colocataire et sœur, avait réussi à lui remonter le moral. Addison lui avait enfin révélé son secret et la jolie brune se sentait libéré… Elle se voyait enfin un avenir, et il avait fallu que l’autre abruti de Sahel vienne tout briser… Cassant l’idée d’un avenir possible. Il lui avait fait comprendre qu’une fille comme elle, une fille des bas quartiers, une fille à la petite vertu reste une fille sans avenir… Obligé de se battre pour espérer un jour être chose qu’une pute… Il fallait le reconnaitre.

Elle était tellement dans ses pensées qu’elle n’avait pas entendu l’homme arrivait derrière elle, pour la première fois de sa vie, elle sursauta. Elle était seule dans le club, tout le monde était parti, et elle était chargé de la fermeture. Avant, qu’il ne la surprenne, elle était en train de s’occuper de laver les verres. « Vous savez que le bar est fermé, n’est-ce pas ? » C’était une question stupide, bien sûr qu’il le savait… Il avait été engagé par je ne sais qui… sans doute un dealeur… pour la protéger. Elle n’en était pas sûre à cent pour cent mais sa façon d’être sur son chemin, sans pour autant lui faire du mal : laisser comprendre qu’il avait été engagé. Elle l’avait plusieurs fois au bar, il l’a fixé… Puis ensuite, à la fac… et même une fois à la salle de sport. Pourtant, elle n’avait pas peur, s’il voulait la tuer, il l’aurait fait alors autant savoir pourquoi, il était là. « Vous avez de la chance, ce soir, je suis d’humeur charitable… Donc qu’est-ce qu’il amène parmi nous… Ou plutôt devrais-je dire pourquoi, vous ne m’avez pas encore demandé de sortir avec vous, au lieu de me suivre ? » Hop, et voilà, jouer les innocentes, c’était beaucoup plus drôle.

Elle le regardait en attendant sa réaction et cela ne se fit pas attendre. Il se pencha et prit la bouteille de whisky et un des verres, qu’elle venait de nettoyer. Non mais sérieux, si on avait engagé un mec pour sa protection, on n’aurait pas pu prendre un mec avec des manières car sérieux l’homme de Cro-Magnon, qui se prend pour Dieu et se croit tout permis, c’était assez basique et tellement ringard. On venait de lui faire un cadeau. Si au début, cela l’avait énervé qu’on lui ait donné un garde du corps, en voyant le bonhomme, elle en était heureuse… Un nouveau jouet à torturer. Sérieusement, si sa tête avait été mise à prix à cause de ses relations avec les nombreux membres de gangs, elle pouvait se passer de l’abruti en face d’elle… Elle l’avait bien fait pendant treize ans, et elle était toujours en vie. Pourtant, elle ne put s’empêcher de sourire en l’entendant l’appeler poulette, car en plus d’un homme de Cro-Magnon, elle avait le droit à un Shakespeare version moderne… Non mais sérieux, poulette, c’était tellement si peu poétique et en plus, il croyait quoi ? Que c’était la meuf qui allait tomber dans ses bras juste parce qu’il avait une belle gueule et les muscles ?

Elle le laissa faire, et le regarda même se servir un deuxième verre. Il fallait lui laisser croire qu’il avait gagné. Leur laisser un peu de pouvoir, ça fait du bien à leur égo. Puis, elle fit comme si de rien était et se remit à essuyer les deniers verres. « Donc, je te plais pas mais tu es là… » Elle fit une pause comme si elle réfléchissait, alors qu’elle savait déjà ce qu’elle allait lui dire, et il allait repartir de son bar plus vie, qu’il n’était arrivé. « Et tu suis toutes les filles que tu trouves moches ? » Elle se tourna et se mit en mode comédienne. S’il y avait une chose qu’elle savait feindre, c’était la peur, alors elle fit semblant d’avoir peur, juste pour cacher son véritable caractère.  « Je devrais peut-être appeler la police ? » Et pour jouer, le jeu jusqu'au bout, elle se recula même contre le bar.