Journal Intime de Daxter-Newton Graskill

Je m'appelle Daxter ! Daxter-Newton Graskill ! Et ça c'est mon journal ! Le mien ! C'est père qui me l'a donné, parce que maman l'a laissé là et qu'il ne voulait pas y toucher. Père a l'air triste parfois, surtout depuis que mère l'a quitté. Ou peut-être que c'est à cause de Monteverdi. Monteverdi c'est notre chien ! Enfin, c'était notre chien mais mère l'a prise avec lui. Bon débarras, je l'ai jamais aimé cette boule de poils, trop envahissante, elle attirait toujours l'attention. Mais maintenant je suis sûr que tout va s'arranger ! Parce que maintenant je suis tout seul avec père ! Je suis sûr qu'on va passer beaucoup plus de temps ensemble ! Déjà hier il m'a regardé pendant plus de cinq secondes sans froncer les sourcils ! Peut-être que demain il sourira ?! Ce serait génial !

En fait c'est sûr que demain il va sourire, il a invité les Miller. Je déteste cette famille, ils ont toujours l'air heureux, souriants, gentils. Et puis il y a l'autre moche, elle m'énerve tellement ! Et ses frères aussi ! Le seul que j'aime c'est le vieux, il m'apporte toujours des bonbons ! Et il m'aime bien, mais c'est un secret il faut pas le dire !

Bon, j'ai des tas de devoirs à faire et si je ne termine pas tout avant le cours de piano père va me lancer des rayons lasers avec ses yeux, c'est vraiment, vraiment, vraiment effrayant !

Cher journal,

Aujourd'hui Blodwynn a emménagé chez moi, dans cet appartement beaucoup trop grand pour deux personnes. Elle avait l'air folle de joie bien qu'elle ait laissé ses neufs dernières années derrière elle, la nourrice et cette "Addison" dont elle ne cesse de me parler. Je suis heureux mais j'ai peur, j'ai peur d'être incapable de lui offrir ce qu'elle désire tant. Je ne suis qu'un idiot incapable d'assumer ses torts et d'admettre ses faiblesses, encore un étudiant alors que je me rapproche déjà de la trentaine, incapable de tenir une relation sérieuse, maudit jusque dans mes relations amicales. Mais elle semble confiante, elle a toujours cette petite étincelle dans le regard. C'est fou comme elle ressemble à sa mère tout en ayant ce petit quelque chose qu'on tout les Graskill. Elle est ma lumière, ma raison d'exister. C'est grâce à elle que je commence doucement à changer, je m'en rends compte depuis quelque semaines déjà. J'espère juste ne pas trop la gâté et être capable de lui inculquer des valeurs dont j'ai été trop longtemps privé pour mon propre bien. Mais je risque d'avoir beaucoup de mal, rien qu'à voir son sourire lorsqu'elle a ouvert la porte de sa nouvelle chambre, cette chambre de princesse. Je ne sais pas si elle a souri parce qu'elle aimait ou si c'était un sourire forcé pour me faire plaisir mais j'ai eu cette envie irrépressible de lui offrir d'autres cadeaux, juste pour revoir ce merveilleux sourire et ressentir de nouveau cette joie inimaginable dans mon cœur. Elle semble si heureuse et pleine d'énergie, la voir courir dans tout les sens anime tellement cet endroit. Elle a ouvert presque tout les pièces de la maison: les chambres, les salles d'hygiènes, les bureaux et ateliers, la salle de jeux, la salle de cinéma. Elle n'a rien raté jusqu'à cette piscine sur la terrasse et même l'air atterrissage que son grand-père avait faîtes installer sur le toit.  Son grand-père, mon père, cet homme qui nous a fait tant de mal et auquel nous ne pouvons échapper. J'ai bien vu l'expression de son visage quand je lui ai expliqué, si sombre. Je ne veux plus jamais la voir afficher une telle expression et pourtant malgré moi je le sais, tôt ou tard je finirais par lui faire du mal comme toujours, comme à chaque fois que je m'attache à quelque chose. Sa mère continu de l'appeler de temps en temps, mais elle a l'air bien trop occupée pour venir la voir ou alors elle cherche juste à m'éviter, va savoir.

Ma Blodwynn, si un jour tu lis les pages éparpillées de ce journal je veux que tu saches que je suis désolé, que je t'ai toujours aimé et où que je sois, quoi que je fasse tu auras toujours une place importante dans mon cœur. Je t'aime ma petite princesse, mon soleil, mon univers. J'ajoute une petite photo pour que tu te souvienne toujours comme tu es merveilleuse ♥

Cher journal,

le notaire m'a téléphoné il y a quelque jours. Deux jours après que mon père me l'ait annoncé. Elle est décédée, un accident de voiture encore, à croire que cette malédiction n'en finira jamais. J'aurais dû savoir qu'elle avait une nouvelle vie, une nouvelle famille. Pourtant ça a été un choc pour moi d'apprendre que sa fille était avec elle, dans cette voiture. Elle, son époux, notre mère et son compagnon. Un dîner en famille, un rendez-vous à quatre. J'étais terriblement jaloux de cette demi-sœur dont je ne savais rien, dont je venais à peine de découvrir l'existence et qui pourtant était morte. J'étais tellement en colère d'avoir été écarter si facilement par ma mère. Aucune réponse à mes lettres, à mes appels, rien que le silence. Et lorsque finalement elle avait repris le contact c'était pour me dire d'arrêter ça, qu'elle ne ressentait rien pour l'enfant que j'avais été ou pour l'adulte que je devenais. Elle me détestait... Je ne savais pas quoi dire lorsque le notaire m'a appelé, lorsqu'il m'a donné rendez-vous. J'étais le dernier membre direct de sa famille, légalement son fils. Mais ce n'était pas pour elle qu'il m'avait donné rendez-voys, je n'apparaissais nul part sur le testament de ma mère. Non, c'est ma sœur qui m'a inscrite sur son testament avec l'accord de son mari. Cette femme dont je ne savais rien, qui ne me connaissait pas non plus. Celle dont j'étais jaloux et pour qui je ne ressentais rien d'autre que du ressentiment. Pour elle, j'existais. A ses yeux j'avais une place dans cette famille qu'elle avait eu. C'est pour cela qu'elle m'avait nommé tuteur légal de son fils au cas où un jour il lui arrivait malheur à elle ou à son partenaire. Elle ne devait vraiment pas avoir toute sa tête pour faire une chose pareille. Je crois que j'ai chialé comme une merde devant le notaire, c'était compréhensible à ses yeux je venais de perdre des proches, des parents. Mais en réalité je chialais juste parce que pour la première fois de ma vie, un membre de ma famille m'avait montré ce qu'on pouvait définir comme de l'affection ou tout du moins de la confiance. Mon neveu s'appelle Milan, Millan Villarosa. Son père est Italien, pas de famille connue aux Etats-Unis. Il bossait dans la maroquinerie, un petit directeur d'une petite boîte. Mon neveu est, je ne sais pas comment le décrire autrement qu'en ajoutant une photo: c'est un beau gosse dans toute sa splendeur, un digne membre de ma famille, un futur Phi à ne pas en douter.

Lorsque je l'ai rencontré il était assez timide, sa marraine, la meilleure amie de ma sœur a décidée de le garder quelque jours le temps que les funérailles soient passés. Blodwynn avait l'air folle de joie à l'idée d'avoir un petit cousin à la maison. Elle qui semblait si triste lorsque je lui ai annoncé le départ d'Arizona, Arizona...