You're making me crazy ♥ Kaleb

Pourquoi avez-vous choisi d'étudier à l'université de Chicago ? Je suis né à Chicago donc autant dire que je connais cette ville comme ma poche ! Et puis, mon père a voulu que je continue mes études pour pouvoir reprendre son entreprise d'exportation une fois qu'il ne sera plus apte à être à son siège. Perso, je m'en fou un peu des études, même si je travaille. Entre le football, les filles, et les fêtes, j'ai déjà largement de quoi m'occuper ! Enfin, ça c'était avant ce pari débile...


Quelles sont vos sources de financement universitaire ? Mon père me paye mon cursus universitaire. Et puis j'ai envie dire, heureusement ! C'est lui qui m'a obligé à rentrer dans cette université et faire des études en finances ! A la base, j'aurais voulu mener des études en langues, mon domaine favori et là je suis le plus doué. Je sais parler le français, l'italien et le japonais couramment en plus de l'anglais. Alors, pas mal hein ?
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Que pensez-vous du système de confrérie ? Au début, je trouvais ça un peu stupide de répartir des gens par rapport à leur façon d'être. Vous savez, mon père est du genre à classer dans des catégories, et moi je suis plus comme ma mère. Je déteste qu'on mette les gens dans des boîtes ou que l'on juge d'un seul coup d’œil ! Mais je dois dire qu'appartenir à une confrérie, c'est putain de cool !! Le bizutage, les soirées, les défis et tout l’attirail des fraternités, je trouve ça vraiment génial !
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D'ailleurs, faites-vous partie d'une confrérie ? Si oui, depuis combien de temps ? Carrément ! Quand je suis arrivé il y a sept ans de ça pour ma première année d'Undergraduate, j'avais pas trop envie de me mêler aux autres. Je veux dire, j'ai toujours été du genre sociable et fêtard, mais la perspective de rejoindre une confrérie ne me plaisais pas tant que ça. Et puis j'ai rencontré mon meilleur ami Elijah, ce mec qui était totalement l'inverse de moi à part pour les filles ! Alors, on a commencé à traîner ensemble, à enchaîner les coups d'un soir et se faufiler en secret dans les fêtes des confréries. On a fait les 400 coups pendant deux ans ! C'était vraiment énorme ! Et puis un soir, on s'est invité sans autorisation à la fête des Sigma Chi. A partir de là, un type nous a repéré et on s'est fait chopper, puis avec ahurissement, j'ai entendu Elijah demander si on pouvait les rejoindre. Au départ, j'étais sceptique, mais je me suis laissé convaincre et ils nous ont mis à l'épreuve durant une année de bizut, une véritable année en enfer ! Mais au final, j'étais tellement enthousiaste à l'idée de les rejoindre que je suis allé jusqu'au bout, tout comme Elijah d'ailleurs. Le sentiment de camaraderie, ça je connaissais plus que tout ! Et puis en plus, le sport prenait une partie importante dans ma vie, tout comme les filles ! Il faut aussi dire qu'avec mon côté de véritable tombeur, je me suis fait pas loin de la moitié des meufs du campus ! Même pour un Sigma Chi, c'est un record ! Maintenant, ça fait cinq ans que je m'éclate avec mes frères ! On s'entend tous super bien, même si on se taquine tout le temps, et franchement, je n'ai aucun regret à être entré dans cette confrérie. C'est comme une seconde famille !

Depuis tout gosse, j'ai été élevé dans les beaux quartiers de Chicago. Mon père était PDG d'une entreprise d'exportation internationale, et ma mère avait abandonné son travail pour devenir mère au foyer. J'étais particulièrement proche de ma mère. C'était elle à qui je racontais mes problèmes, celle qui m'écoutait, me rassurait. Nous avons tout partagé ensemble !  
J'étais heureux, avec une grande maison, des parents aimants et de l'argent permettant de satisfaire mes caprices. La seule chose véritable qui me manquait était la présence de mon père, qui ne jurait que par son travail et qui ne m'accordait que peu de temps, même si je savais qu'il m'aimais.
Lorsque j'eus sept ans, ma mère fut atteinte d'une maladie. Plus le temps passait, et plus elle sombrait dans la schizophrénie. Sa mère avait été atteinte de la même maladie psychologique avant elle et il se trouvait que les symptômes se transmettaient de façon héréditaire.
Je ne reconnaissais plus du tout ma mère qui avait parfois des crises qui me terrorisaient. Une fois, elle avait même porté la main sur moi en me frappant au visage avant de venir me serrer dans ses bras en pleurant.
Elle me faisait peur.
Alors, mon père eut la brillante idée de m'envoyer vivre durant quelques années dans le Wisconsin, chez mon oncle Joseph.

Quand je suis revenu à Chicago pour mes quatorze ans, j'avais complétement changé. J'étais devenu un adolescent agressif et révolté qui cachait ses faiblesses sous un masque de marbre. Je n'avais pas vu ma mère depuis six ans... Six années qui m'avaient parues interminables... Six longues années sans une de ses nouvelles...
Elle n'était pas à la maison, et mon père ne voulait pas me dire où elle se trouvait. A partir de là, j'ai pris mon père en grippe et je ne cessais de lui désobéir, commençant même à trainer avec des gens peu raisonnables. Faire des conneries, c'était le seul moyen que j'avais trouvé pour m'occuper l'esprit, une sorte de thérapie qui m'aidait à me sentir mieux. J'ai enchaîné les vols, les effractions et les combats de rue. Puis mon père m'a dit où se trouvait ma mère pour que j'arrête de faire ces saloperies.
Elle avait été internée en hôpital psychiatrique en Pennsylvanie.

Je suis souvent allé lui rendre visite durant les vacances scolaires. Le lycée m'étouffait, de même que mon père. Et même si ma mère était enfermée dans un centre plein de cinglés, elle arrivait toujours à garder son comportement normal devant moi. On se racontait nos vies respectives, comme à notre habitude. Parfois aussi on riait ensemble. Je pense que nous voir nous aidait à nous intégrer à nos nouvelles vies.
Une fois le lycée terminé, j'avais pris la décision d'arrêter mes études afin de me concentrer sur des boulots assez simple qui me permettraient de m'occuper. Mon père, lui, n'a pas trop aimé cette idée et ce salaud m'a forcé la main psychologiquement pour me persuader de continuer mes études. Et pour quoi ? Pour reprendre en main sa saloperie d'entreprise à la con ! J'aurais pu refuser catégoriquement en faisant mon numéro de mec insolent et odieux, mais le fait était que j'étais encore mineur, et donc, sous son entière responsabilité.
Je dépendais de lui, pour mon plus grand malheur. Vous imaginez être dépendant d'un connard avide d'argent et de pouvoir qui adore vous abandonner dans les moments difficiles pour ensuite prétendre être votre père ? Le cauchemar...

La fac marquait le début d'un nouveau tournant dans ma vie. Les premières semaines, j'étais le mec dégoûté qui passait son temps à râler après tout et n'importe quoi. Et puis j'ai fait la connaissance d'Elijah ! Ce mec est tout simplement formidable. C'est le meilleur ami que j'ai jamais eu dans ma vie. Celui qui pouvait me comprendre en un seul coup d’œil, celui qui connaissait tous mes secrets, tous mes goûts et toute mon histoire. Le seul qui était au courant pour ma mère que je vais toujours voir à l'hôpital. Et bien sûr, il en allait réciproquement !
Tous les deux, on s'est vite fait la réputation des tombeurs. Toujours à fourrer leur nez dans les fêtes et se faire le maximum de filles en un soir. Ensuite, on est entré chez les Sigma Chi, et ça n'a fait que nous rapprocher.

Au fur et à mesure des années, Elijah et moi nous sommes un peu éloignés. Après tout, on s'était fait des potes chacun de notre côtés, et n'étant pas dans le même cursus scolaire...
Mais tout a basculé ce soir-là, durant une fête. Alcool, drogues. Je n'aurais jamais du accepter ce putain de défi de mes deux !
Mais c'est trop tard maintenant. Nous avons fait un pari. Une année entière en se faisant passer pour un couple, sans que personne ne le sache à part nous deux et quelques autres mecs des Sigma Chi.
Booh, ça semble simple dit comme ça !
Mais rien ne deviens simple quand des sentiments puissants insoupçonnés font surface.
Et j'ai bien peur de ne plus rien contrôler...