No, you will not f*ck tonight (ft. Elwyn)

Erza avait eu tout bon à propos de mon nom. Gloire, invitations et conquêtes rapides étaient en effet ce qui découlait facilement de mon patronyme. Pour la gloire, pas la peine de vous faire un dessin mais concernant les invitations, n’allez pas croire qu’il s’agissait d’anniversaires dans un fast food, non, c’était plutôt ce qui se faisait de plus huppé dans la ville. Quant aux conquêtes rapides, ce n’était bizarrement jamais les plus moches ; par contre niveau intellect… je dirais juste qu’Erza pouvait considérablement remonter la moyenne de neurones au centimètre carré de mes conquêtes, si tant est que j’arrive à l’attraper dans mes filets. Les mailles de ces derniers étaient pour l’instant très larges, la séduction était présente mais pas des plus agressives. La brune m’intéressait, certes, mais notre conversation n’avait pas comme unique but de finir ensemble, pas pour l’instant du moins, c’était plus ouvert.

Bon, ok, la danse qui suivit était peut-être un peu plus explicite niveau séduction, beaucoup plus directe. Mais deux personnes ne voulant pas forcément coucher ensemble ne peuvent-elles pas danser ainsi ? Rien n’interdisait à ces mêmes deux personnes, Erza et moi en l’occurrence, de danser sensuellement sans coucher par la suite ! Mes yeux plongés dans les siens, les siens dans les miens, nous nous dévorions du regard, souriant comme deux adolescents niais et… amoureux ? Nooooooon ! Ces sourires étaient teintés d’espièglerie, comme si nous nous demandions qui des deux allait relancer les hostilités le premiers. A moins que ce soient des sourires sincères, dénués de sentiments, juste le plaisir du moment passé ? J’entendais autour de nous des commentaires peu discrets. Quand certains riaient en se moquant des vieux, d’autres nous admiraient, autant pour notre coordination que pour notre absence totale de complexe. C’était presque aussi jouissif d’entendre ces personnes admiratives que de danser aussi sensuellement avec la belle brune. J’ai ri à sa question, la musique a changé tout en restant dans le même thème et je lui ai répondu. Pas dans ma famille en tout cas. On y apprend plutôt la valse viennoise. Disons que je suis autodidacte pour ce genre de danse là mais en effet, je fais rarement dans la démonstration pour éblouir la galerie. J’espère que tu apprécies que je me dévoile autant à toi. terminai-je sur un ton taquin.

Durant la suite de la danse, je n’ai pas pu m’empêcher de me mordre la lèvre inférieure. Trahi par moi-même, je n’avais pas su retenir ce petit geste sans équivoque. Je n’avais rien dit de clair mais mon attirance pour elle ne faisait plus aucun doute à ses yeux. J’ai vu ses yeux s’illuminer, son sourire s’étirer avant que sa bouche ne s’ouvre pour me faire une remarque cinglante sans doute mais j’ai été sauvé par le gong. Un gong assez spécial qui ne me plaisait pas tant que ça en fait. J’avais certes été épargné d’une remarque d’Erza, mais le gong avait la forme d’un homme visiblement ivre et rieur, sans doute un de ceux qui se moquaient de nous un peu plus tôt. Le détail intéressant chez ce jeune homme titubant était qu’il avait une main fermement accrochée au postérieur de ma partenaire. Je savais que cette dernière pouvais se défendre seule et pourtant, toutes les connections synaptiques se sont arrêtées dans ma tête et j’ai attrapé l’inconnu par le col avant de le menacer d’un très basique Ne t’avise pas de recommencer, tu regretterais amèrement. accompagné du regard noir qui va bien. Comme je l’avais pensé quelques secondes plus tôt, Erza, pas en reste pour s’énerver, ne tarda à y mettre son grain de sel. Pauvre jeune homme, il était bien mal embarqué là.