Pourquoi avez-vous choisi d'étudier à l'université de Chicago ? je suis arrivé à Chicago, il y a des années de cela. Je me suis donc attaché à cette ville et j'ai voulu resté pour être proche de ma famille et ne pas quitté la ville. C'était ici, ou rien. Puis, je ne voulais pas rejoindre mes potes et ma mère à New-York, et encore moins abandonné mon père ici.
Quelles sont vos sources de financement universitaire ? Papa et maman. Il faut dire qu'on a assez d'argent, vous voyez. On en manque pas. Pas besoin de bosser pour avoir de bonnes études.
Que pensez-vous du système de confrérie ? On va dire que j'trouve ça bien. On se mélange pas avec les gros machos, .. On est différent et les divers confréries le montrent. On est avec les nôtres.
D'ailleurs, faites-vous partie d'une confrérie ? Si oui, depuis combien de temps ? Oui. Les Zeta Psi. J'y suis depuis quatre ans. Donc, un an après mon entrée à l'université. Mon bizutage s'est bien passé, j'étais motivé et donc, je me suis plutôt amusé. Et je me rends compte que j'ai bien choisi ma confrérie, parce qu'on va dire que les études et moi, on entretient une relation que personne ne comprend. Durant mon bizutage, j'ai du faire divers défis et j'en ai bavé. Sérieusement, vous vous êtes déjà occupés d'un lapin pendant une semaine et demi? C'est limite pire qu'un bébé. Et réciter cinquante fois les différentes définitions de Pi, avec les différentes aides, .. J'ai aussi du parler comme Shakespeare pendant trois jours, toute la journée. Ouais, c'était super. Bref, tout des trucs de ce genre mais je me suis régalé !
T'es né le quatre mars 1990, et, tu n'étais pas vraiment voulu. Enfin, tu vois, je ne dois pas te faire de dessin. T'étais un bel imprévu chez les Montgomery. Ta mère a vite digéré ça, elle était prête. Alors, que ton père, lui n'était pas prêt du tout. Il avait peur, il flippait énormément. '
Comment on fait ? Et ça ? Mais pourquoi ? Et encore comment ? Oh chérie, le bébé ! Regarde le bébé ! J'dois faire quoi ? ' Ouais, il n'était pas vraiment doué, voir pas du tout. Il ne connaissait pas encore son rôle de père. Heureusement, toute la famille était là pour les aider et financièrement, il n'y avait pas de soucis à se faire. Il était bien au-dessus de la normal, de quoi pouvoir, te loger correctement, te vêtir, te nourrir et t'avais même des milliers de jouets. Bref, t'étais un putain d'enfant gâté quand t'y repenses.
Plus tu grandissais, plus tu changeais. Tu étais quand même un enfant calme. Tu ne faisais pas énormément de bruit. Sauf la nuit. Et quand tu étais seul avec ton père. Tu n'étais pas un gosse qui avait des amis. Tu avais ta petite bande et tu y tenais. Il vivait dans Manhattan. Dans le même immeuble gigantesque. Alors, vous vous retrouviez souvent chez l'un ou chez l'autre pour jouer. Vous étiez cinq. Dont une fille, seulement. Et oui, elle en a souffert. Et vous en aviez souffert aussi. On va dire que les poupées ce n'était pas le jeu préféré de tout le monde. Et que la coiffure non plus. Une fois, elle t'a improvisé quelque chose, beaucoup de monde ont ris en voyant ta tête. Tu te laissais faire seulement parce que c'était tes amis. Tu n'aurais pas laissé une autre fille te faire ça. Non, elle, c'était la fille qui avait le pouvoir. Ensuite, elle aussi jouait aux voitures et à tous ces autres jeux débiles que vous inventiez. Vous ne faisiez que ça de vos journées. Jouer tous ensemble. L'immeuble entier vous connaissait. Les cinq fantastiques. Ouais, t'étais populaire. Aussi, vous vous arrangiez pour tout faire ensemble. Les fêtes, les anniversaires, les voyages. Absolument tout.
Tu ne faisais pas que ça de tes journées, vous aviez chacun vos passions, vos occupations, ... Et là, c'était la seule chose que vous ne faisiez pas ensemble. Toi, tu étais plus du genre à jouer du piano et de la guitare et chanter. Alors que les autres, avaient leurs occupations, différentes des tiennes. Mais, vous faisiez profiter les autres de votre talent. Sans déconner, vous en aviez du talent ! Tu as donc commencé à jouer des instruments et chanter dès tes huit ans. C'était il y a longtemps, mais, tu n'as jamais arrêté. C'était ton truc à toi. Et tu avais aussi un autre truc, la lecture... Et les études. Chose que les autres n'avaient pas spécialement. Ils ne te comprenaient pas trop. Tu voulais être un bon élève, puis, étudier ne te dérangeait pas le moins du monde. T'aimais apprendre de nouvelles choses et t'instruire. En fait, plus tu grandissais, plus on te caractérisait comme l'intello de la bande. Mais ça ne te touchait pas. Encore une fois, c'était tes potes. Puis, t'aimais être cet intello.
L'intello que tu es, a prit un gros coup en apprenant que ses parents allaient se séparer. Tout s'est effondré. Tu tenais à tes parents, vraiment. Et tu n'avais pas remarqué qu'ils ne filaient plus le grand amour. Ils n'avaient même pas pleuré, mais toi, bizarrement, si. Tu t'étais enfermé dans ta chambre, même. Tu refusais de jouer avec tes amis. Ils t'appelaient et toi, tu te contentais d'ignorer tous leurs appels. Tu n'aimais pas qu'on te voie mal et encore moins qu'ils te voient mal parce que ça leur faisait mal aussi.
Ta mère s'est rapidement trouvé un gars, alors que ton père, lui, était comme condamné au célibat. C'était triste. Parce qu'il était assez mal, tu le voyais, mais, tu étais là pour lui. Ils ont dû signer les papiers de divorce et pendant cette période, tu en as appris des choses sur ta mère. L'amour ne filait plus et la raison était le nouveau pas très nouveau gars de ta mère. Elle trompait ton père avec ce fameux gars. Et Dieu sait comment tu as été en colère. T'avais quinze ans. Et un garçon de quinze ans en colère comme tu l'étais, ce n'était pas beau à voir. C'est la seule fois où tu as vraiment été en colère. Et la seule fois où tu t'es mis a frappé aussi fort quelqu'un. Tu n'as pas frappé ton père. Ni ta mère. Non, tu as frappé ce gars qui se disait comme le merveilleux petit copain. Connard, ouais.
À tes seize ans, tu as quitté New-York pour Chicago. Non pas pour le plaisir, c'était à cause du travail de ton cher père. Tu as été démoralisé, vraiment. Parce que là, t'es amis ne pouvaient pas te suivre. Heureusement, vous aviez internet et tous ces trucs pour garder contact. Tu les voyais seulement pendant les vacances, c'est tout. Ils t'ont manqué. C'était ta famille et ta famille était loin de toi. Et encore, loin était un petit mot.
Tu t'es finalement accroché à Chicago. Puis, tu refusais de retourner voir ta mère et l'autre con. Ouais, elle était toujours avec et tant qu'elle était avec lui, tu refuseras de la voir. C'est comme ça. Ensuite, tu ne voulais pas quitter ton père. Tu t'étais extrêmement rapproché de lui pendant ces quelques années passées rien qu'à vous deux. Tu le trouvais marrant, parce qu'il ne savait toujours pas se comporter comme un père. C'était bien, aussi. Parce que tu pouvais tout lui dire. Tu ne lui cachais rien, ou presque.
Et ensuite, l'entrée à l'université. Tu avais vingt ans. Peut-être que ce fut la meilleure année de ta vie. Ils étaient de retour, les cinq fantastiques. Ils étaient à Chicago pour leurs études, eux aussi. T'as pleuré, ce jour-là. T'as pleuré de joie. Tes potes étaient de retour, ils avaient changé, tout comme toi. Mais vous étiez toujours aussi unis. L'amitié entre vous, c'était plus que précieux.
Un des cinq fantastiques.