CALYPSO ☆ eat clean to stay fit, have a burger to stay sane.

Pourquoi avez-vous choisi d'étudier à l'université de Chicago ? Après avoir fuit pendant des années, j'ai décidé de me poser ici pour un temps assez long. J'en ai marre d'avoir toujours à courir pour fuir mes problèmes. Cette fois-ci, j'assumerai. Grâce à un échange, j'ai pu arriver ici et commencer mes études. Chicago est une ville qui m'a toujours attirée. J'ai donc décidé de débarquer ici pour retrouver un sens à ma vie.

Quelles sont vos sources de financement universitaire ? Ayant fuit le cocon familial à l'âge de seize ans, j'ai appris à me débrouiller toute seule depuis. Entre quelques poses pour des photographes, j'ai réussi à me faire un peu d'argent. Tout de même, afin de payer mes études, je suis obligée de travailler à mi-temps dans une bibliothèque où il m'arrive parfois de me perdre dans des livres sans réellement le vouloir. Les images c'est tellement captivant.

Que pensez-vous du système de confrérie ? Les confréries sont importantes pour une université. Elles permettent aux jeunes de se trouver un groupe d'amis qui partagent les mêmes centres d’intérêts qu'eux. Je trouve cela donc parfait pour moi. J'aime appartenir à un groupe et me sentir entourée par des personnes partageant les mêmes intérêts.

D'ailleurs, faites-vous partie d'une confrérie ? Si oui, depuis combien de temps ? Je suis arrivée à Chicago début septembre 2014. Ne connaissant pas grand monde à cette époque là, j'ai décidé d'intégrer une confrérie. Les Zeta Psi étaient parfait pour moi. En effet, j'étais passionnée par mon domaine d'étude et souhaitais réussir dans cette voix là. Je débordais d'énergie, voulant réussir ce que je commençais. C'était donc la fraternité où je devais être. Elle me correspondait parfaitement. J'étais une fille travailleuse mais qui adorais tout de même faire la fête de temps en temps. Quelques jours après mon intégration, on me donna un bizutage pour prouver que j'avais bien ma place ici. Je dus faire des choses auxquelles je n'aurai jamais pu penser mais c'était une réelle aventure comme : je dus écrire un petit article ventant les mérites de notre confrérie et le poster un peu partout dans l'université. De plus, je me rendis à de nombreuses fêtes en faisant les louanges de nos talents. Cela se passa merveilleusement  bien. Une fois ce dernier fini, je fus annoncée membre de la confrérie. Cela fera maintenant un an que je suis chez eux et je me tarde de les revoir à la rentrée!

« Mademoiselle, vos parents vous attendent. » Calypso se leva de son bureau et suivit son major d'homme. Il s'agissait encore d'un rendez-vous diplomatique auquel elle était conviée. Les Berlinski étaient une famille aristocrate depuis des siècles en Russie. Son père tenait une entreprise textile très réputée dans le pays tandis que sa mère était une femme au foyer comblée. Tout semblait beau et joyeux dans cette immense famille. Seulement Calypso ne s'était jamais sentie à sa place. Ce monde n'était pas le sien. A l'âge de six ans, on lui demandait déjà de se comporter comme une femme. La pauvre enfant n'avait pas eu le temps de grandir, qu'on lui demandait déjà d'être mature et de faire bonne impression. Cela la rendait énormément mal à l'aise qui avait pour habitude d'être naturelle et de faire abstraction du superflu. Ses parents l'imaginaient déjà épouser un jeune homme de leur milieu social et de faire grimper leur côte de popularité dans toute la Russie. Or ce n'était le rêve de la petite blonde. Bien sur comme tous les enfants, elle rêvait de devenir une princesse et d'épouser un beau prince charmant. Mais elle avait aussi des idées claires et nettes en ce qui concerne son avenir. Elle se rendait bien compte que sa beauté captivait le regard de nombreuses personnes. Il lui était donc venu à l'idée de devenir mannequin et de travailler dans la mode. Mais dès qu'elle commençait à en parler avec ses parents cela tournait tout de suite en bourrique et il lui était impossible de négocier. Calypso était donc congédiée à devenir ce que ses parents désiraient : une bonne femme au foyer. Son frère, âgé de quatre ans de plus, ne pensait pas comme elle. Il avait toujours été le bon petit garçon qui écoutait les ordres et conseils de ses parents. Ce milieu dans lequel il avait été élevé lui convenait parfaitement. C'est pourquoi Calypso et Aleksei ne s'étaient jamais bien entendus. Ils n'avaient pas la même vision des choses et se disputaient souvent sur cela. Ces « rendez-vous diplomatiques » consistaient pour la plupart du temps à rencontrer des jeunes hommes de son âge, discuter et voir si ce dernier serait un bon fiancé pour Calypso. Mais la jeune femme âgée de douze ans s'en fichait complètement de tout ça. Cela lui paraissait bien trop tôt et elle désirait rencontrer quelqu'un de son plein grès et non quelque chose d'arranger par ses parents car ils ont jugé qu'il était un bon fiancé.

La vie de Calypso ne se résumait malheureusement pas qu'en strass et paillettes. Derrière tout cela se cachait une violence que tristement personne n'avait remarqué. La jeune fille était réputée pour être une rebelle et il était difficile de lui faire changer d'avis. En effet, elle avait plusieurs fois refusé de faire quelque chose qu'on lui demandait et cela avait fortement énervé son père. Ce dernier était un alcoolique qui soignait sa douleur à l'aide de l'alcool. Après de nombreux excès, il lui arrivait qu'il vienne dans sa chambre et qu'il fasse des choses que plus tard il regrettera. Cela avait commencé quand elle avait quatorze ans. Encore innocente, elle ne se rendait pas compte de ce que faisait son père. Mais au fur et à mesure, cela devenait une habitude. Sa porte grinçait et les pas lourds de son père se faisaient entendre dans la pièce. Les battements du cœur de Calypso faisaient trembler son corps entier. Même si elle se doutait de ce qu'il allait arriver, elle restait tout de même apeurée.  Son père enleva sa ceinture et s'avança doucement vers son lit. Chaque soir, il la battait jusqu'à qu'il en ait marre d'entendre les pleurs de sa fille lui suppliant d'arrêter. « C'est à cause de toi que j'ai tous ces problèmes. » lui criait-il dans la figure en l'insultant de tous les noms possibles. La pauvre jeune blonde ne comprenait pas pourquoi il réagissait ainsi. Mais le pire était que sa mère devait bien se douter de quelque chose or elle ne faisait rien. Elle laissait les choses  passer et agissait comme elle en avait l’habitude. Non seulement son père lui avait marqué la mémoire avec sa violence mais aussi son corps. Une nuit, son père avait beaucoup trop bu. En effet,  Calypso avait été dangereusement blessée après plusieurs coups virulents. Depuis ce moment, elle avait une cicatrice au bas du dos qui était assez visible. A chaque fois qu'on lui faisait une remarque dessus, elle devenait tout de suite agressive. C'est pourquoi elle essayait au maximum de la cacher.

Il y a toujours un moment où on explose et on lâche tout. Calypso ne pouvait plus supporter son père, qui même quand elle était âgée de seize ans, la battait sans relâche et de sa mère qui n'était qu'une lâche. L’atmosphère était tellement anxiogène que Calypso avait décidé de partir. Quitter cette maison avait toujours été son rêve et pour une fois elle avait la chance de le faire. Elle fit rapidement ses valises en rassemblant tout ce qu'il lui semblait être utile. Une fois ces dernières faites, elle se faufila par la fenêtre. Ce qu'elle faisait était illégal car elle n'était pas majeur mais la pauvre enfant n'en pouvait plus, il fallait qu'elle sorte ou bien elle ne ressortirait jamais d'ici vivante. Une fois la fenêtre enjambée, sa chambre étant au rez de chaussé, elle se mit à courir plus vite qu'elle n'aurait pu le penser. Elle passa facilement le grillage et la voilà enfin en dehors de chez elle.  Habitant dans le centre de Moscou, elle commanda rapidement un taxi et s'en alla vers la gare routière. Ses parents pendant ce temps ne s'étaient pas rendus compte de l'absence de leur fille. Calypso n'osait même pas imaginer leur réaction qui risquait d'être catastrophique. Une fois déposée devant la gare, elle se faufila vers les guichets pour réserver son ticket direction Londres. Le trajet risquait d'être très long mais cela ne lui importait peu. Le plus important c'est qu'elle soit le plus loin possible de chez elle. (…) Elle venait tout juste d'arriver à Londres après plusieurs jours de voyage. Malgré son âge, elle avait réussi à passer les frontières et la voilà seule dans une grande ville qu'elle ne connaissait pas. Ayant très peu d'argent et aucun logement, elle décida de dépenser ce qui lui restait pour passer une bonne nuit. Elle avisera bien le lendemain. Cela se passa ainsi pendant plusieurs semaines, elle dormait parfois dans la rue chose qu'elle n'avait jamais pensé faire dans sa vie. Alors qu'elle pensait qu'elle allait finir sa vie dans la rue, un homme vint la voir. Il était passé plusieurs fois devant elle et avait remarqué le physique avantageux que possédait Calypso. Il lui proposa donc un travail en tant que mannequin dans une agence. Elle ne savait pas pour qui elle allait poser mais c'était une chance inévitable pour avoir de l'argent et peut-être vivre dans de meilleurs conditions. Ainsi, elle commença à poser pour des petites marques. Elle se faisait un peu d'argent et elle adorait son métier. Mais un jour son patron vint la voir et lui fit une proposition. « Je sais que tu as besoin de plus d'argent pour ton appartement et tout ça alors j'ai une proposition pour toi. Cela te dirait de poser nue pour une nouvelle marque de sous vêtements ? » Calypso ne savait pas quoi répondre. Elle aimait poser mais nue c'était autre chose. Malheureusement, tout le monde le sait : la cupidité est le plus vilain défaut des Hommes. Elle accepta donc ce nouveau contrat. Elle n'aurait jamais du accepter quand elle découvrit une semaine après avoir fait les photos qu'elles étaient affichées dans toutes les rues de Londres. La jeune femme était affichée la poitrine à l'air en petite culotte, photo qui risquait de casser sa réputation. A chaque fois qu'elle marchait dans la rue, on lui faisait des remarques ou alors des commentaires qui gênaient affreusement Calypso. Ce n'était plus possible, il fallait qu'elle reparte encore. Ailleurs.

Elle décida donc de s'inscrire pour un échange avec une université à Chicago. Un lointain ami anglais lui avait parlé de cette magnifique ville et cela lui avait donnée envie de s'y installer. C'est pour cela qu'elle ne tarda pas à trouver un échange et arriva quelques jours après dans la belle ville américaine. C'était en septembre 2014. N'ayant plus réellement envie de travailler dans la mode suite à une grande déception, elle décida de se pencher sur le cinéma et le journalisme. Une passion qu'elle s'était découverte à force de voyager. Quelques temps après, afin de mieux s'intégrer, elle rentra dans une confrérie les Zetas. Seulement, auparavant, elle avait déjà essayé de rentrer chez les Deltas. On lui apprit que la confrérie était malheureusement fermée, elle fut donc refusée. Son choix fut rapidement fait. Le bizutage fut une réellement aventure pour la jeune femme. Elle découvrit avec plaisir le danger de tenter des choses nouvelles. Etant de nature très sociable, elle se fit rapidement des amis. Cela faisait maintenant plus d'un an qu'elle appartenait à cette fraternité et elle ne regrettait en rien son choix. Ils étaient sa seconde famille, ou plutôt la seule famille qu'elle pouvait avoir. Calypso n'était pas une fille compliquée. Seulement, il lui arrivait parfois d'oublier de réfléchir avant d'agir. C'est bien pour cela qu'elle se retrouve désormais enceinte de quatre mois d'un inconnu avec lequel elle pense avoir couché durant une soirée. C'est encore un mystère qu'elle tente d'élucider.