Retrouvailles et représailles... PV: Allen Woods

Le message que j’avais lu sur l’écran de mon téléphone ce matin là avait été l’un des plus perturbants qu’il m’avait été donné de lire depuis facilement… depuis toujours en fait. Jackson. Mon grand frère. A Chicago. POURQUOI ?! A la fin de la lecture, j’avais eu cette très légère sensation de vertige. Le cocon familial revenait vers moi et ça, c’était bien la dernière chose que je souhaitais. Encore, ma sœur, elle, ça ne m’aurait pas dérangé, mais Jackson… Je le connaissais trop pour me réjouir de sa présence dans la même ville que moi. Lui, le grand frère grande gueule, protecteur plus par envie de se montrer que par amour fraternel mais surtout, le mec lourd, celui qui ne voit pas la frontière pourtant évidente entre chamaillerie et vraie baston. Oui, nous nous étions déjà vraiment battus. Par sa faute, à ne jamais comprendre qu’on ne joue pas en portant vraiment les coups… Quel tocard ! Mais bon, c’était mon frère, l'ainé qui plus est et je l’appréciais quand même pour être tout à fait sincère !

J’avais un instant voulu jouer l’indifférence, zapper son message et surtout son rendez-vous fixé au soir même mais ma conscience était venu me mettre des baffes. J’avais certes mis de la distance avec ma famille, mais maintenant qu’une partie d’elle s’était approchée de moi, je ne pouvais pas jouer à l’autruche. J’ai donc répondu, vers midi pour une pseudo indifférence, que je serai au lieu de rencontre qu’il avait décidé. Le lac Calumet… Sérieusement.

En arrivant au fameux lac, j’ai à nouveau soupiré. Quel point de rendez-vous merdique. Il avait cru quoi en choisissant ce lieu ? Que j’étais une femme qu’il draguerait dans ce cadre plutôt idyllique ? Vraiment con ce mec… Il n’avait pas pu choisir un bar, lui qui était pas mal porté sur la boisson ; à moins qu’il ait changé pour le thé depuis mon absence. Bref. Ronchon, je l’attendais et pour changer, il était en retard… Que des défauts, je commençais à me demander ce que lui trouvaient toutes les demoiselles qu’il… fréquentait. Toujours pas de signe de lui, je n’ai pas hésité une seule seconde à lui envoyer un cinglant « Magne, je n’ai pas que ça à faire de ma soirée ! ».